Les mécanismes de défense psychologiques
Posté : 01 juin24, 22:05
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Les mécanismes de défense
Le niveau adaptatif élevé
Le niveau adaptatif élevé assure une adaptation optimale aux facteurs de stress. Les défenses habituellement impliquées autorisent la perception consciente des sentiments, des idées et de leurs conséquences. Y sont décrits l’anticipation, l’affiliation, l’affirmation de soi, l’altruisme, l’auto-observation, l’humour, la sublimation, la répression. Ce niveau inclut des mécanismes qui se rapprochent des processus de coping les plus fonctionnels.
1. Humour :
Souligner les aspects amusants ou ironiques des conflits ou des situations de stress, appliqué à soi-même plutôt qu'aux dépens des autres. Considéré par Freud comme la plus haute des réalisations de défense, l'humour transforme partiellement ou totalement le déplaisir en plaisir en transfigurant la connotation émotionnelle.
2. Sublimation :
Canaliser des sentiments ou des impulsions potentiellement inadaptés vers des comportements socialement acceptables (comme les sports de contact pour canaliser la colère). Permet de transformer le déplaisir lié à l'impossibilité de décharger la pulsion en plaisir. Cette définition est élargie par rapport à la conception freudienne classique pour inclure l'agressivité et des activités positives de la vie quotidienne.
3. Anticipation :
Répondre aux conflits émotionnels ou aux facteurs de stress en éprouvant les réactions émotionnelles par avance ou en anticipant les conséquences d'un événement futur, en envisageant des réponses ou solutions alternatives réalistes. Distincte de l'anticipation anxieuse, qui peut entraîner des réponses dysfonctionnelles comme l'évitement.
4. Répression :
Répondre aux conflits et stress en évitant délibérément de penser à des problèmes, des désirs, des sentiments ou des expériences pénibles, les écartant dans le préconscient tout en les gardant accessibles. Assimilée à un oubli réversible et fonctionnel.
5. Altruisme :
Répondre aux conflits et stresseurs en se dévouant aux besoins des autres, recevant des gratifications directes par la réponse des autres ou indirectes par procuration. L'altruisme est un mécanisme automatique qui ne peut être volontairement déployé, distinct du pseudo-altruisme qui poursuit inconsciemment un but intéressé ou résulte d'une formation réactionnelle contre l'agressivité, ou exprime un masochisme moral par le sacrifice de soi.
Niveau des inhibitions mentales et des formations de compromis
Le niveau des inhibitions mentales ou de la formation de compromis est constitué de défenses maintenant hors de la conscience idées, sentiments, souvenirs, désirs ou craintes potentiellement menaçants (déplacement, dissociation, intellectualisation, isolation de l’affect, formation réactionnelle, refoulement, annulation).
6. Refoulement :
Expulsion de pensées, sentiments ou expériences perturbantes de la conscience. L'affect associé peut rester conscient mais détaché des représentations. Le refoulé reste actif et nécessite une consommation d'énergie psychique constante.
7. Déplacement :
Transfert d'un sentiment ou d'une réaction d'un objet à un autre objet substitutif moins menaçant. Il est à l'origine de phobies et peut permettre de résoudre un conflit d'ambivalence.
8. Formation réactionnelle :
Substitution à des pensées ou des sentiments inacceptables par d'autres comportements, pensées ou sentiments diamétralement opposés. Elle renforce le refoulement par le contre-investissement d'attitudes opposées au désir refoulé.
9. Annulation :
Utilisation de mots ou de comportements visant à annuler ou à compenser symboliquement des pensées, des sentiments ou des actes jugés inacceptables.
10. Isolation :
Séparation des idées des sentiments qui leur étaient initialement associés. Le sujet perd ainsi le contact avec les sentiments associés à une idée donnée tout en restant conscient des éléments cognitifs qui l'accompagnent.
11. Dissociation :
Altération des fonctions d'intégration de la conscience, de la mémoire, de la perception de soi ou de l'environnement ou du comportement sensori-moteur. Elle permet de se détacher de la réalité interne ou externe.
12. Intellectualisation :
Réponse aux conflits et aux stress en s'adonnant à un usage excessif de pensées abstraites ou de généralisations pour contrôler ou minimiser des sentiments perturbants. Elle permet de maîtriser les affects en évitant de se confronter à son implication personnelle dans une situation conflictuelle.
Niveau de distorsion mineure de l’image
Le niveau de distorsion mineure de l’image de soi, du corps ou des autres est représenté par des mécanismes utilisés pour réguler l’estime de soi. Ce sont les défenses narcissiques : dépréciation, idéalisation, omnipotence.
13. L’idéalisation :
L’idéalisation attribue aux autres des qualités exagérément positives.
L’idéalisation névrotique observée typiquement chez les déprimés est une formation réactionnelle contre l’agressivité envers l’objet qui vise à réduire la culpabilité. Cette formation réactionnelle renforce le refoulement de l’agressivité : puisque la personne est idéale, le sujet n’a plus de raison de lui faire des reproches et de lui en vouloir. Dans l’idéalisation névrotique, l’image de l’objet reste réaliste.
L’idéalisation primitive crée, au contraire, une image irréaliste d’une personne perçue comme totalement bonne, toute-puissante, dépourvue des faiblesses et des défauts ordinaires. Les thérapeutes font souvent l’objet d’une idéalisation primitive de la part des personnalités limites ou narcissiques et des adolescents.
14. Dépréciation :
Produire des représentations injustement et exagérément inférieures de certaines personnes pour protéger l'estime de soi ou éviter les sentiments de perte en cas de séparation.
15. Omnipotence (Toute-puissance) :
Répondre aux conflits et au stress en se sentant et en agissant comme si on possédait des capacités ou des pouvoirs exceptionnels et en se percevant comme supérieur aux autres.
Niveau du désaveu
Le niveau du désaveu est constitué de défenses maintenant hors de la conscience des facteurs de stress, des impulsions, idées, affects ou des sentiments de responsabilité en les attribuant ou non à une cause extérieure (déni, projection, rationalisation).
16. Déni :
Le déni consiste à refuser de reconnaître certains aspects douloureux de la réalité externe ou de l’expérience subjective. Il peut être adaptatif dans des situations de stress intense, mais il peut également être excessif, notamment chez les personnalités limites et psychopathiques.
17. Projection :
La projection attribue à tort à un autre ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables. Cela permet au sujet d'expulser de soi et de percevoir dans un autre ce qu'il refuse de reconnaître en lui-même.
18. Rationalisation :
La rationalisation implique la justification de comportements ou de pensées inacceptables par des explications logiques. C'est un mécanisme souvent utilisé pour préserver l'image de soi et minimiser l'anxiété.
Niveau de distorsion majeure de l’image
Le niveau de distorsion majeure de l’image de soi et des autres regroupe des défenses produisant une distorsion majeure ou une confusion de l’image de soi et des autres (clivage, identification projective, rêverie autistique,).
19. Clivage :
Compartimente des états affectifs opposés en ne parvenant pas à intégrer les aspects positifs et négatifs de soi et des autres dans des images cohérentes. Il traduit la division du soi et des objets en parties entièrement bonnes ou mauvaises, et se manifeste par un renversement soudain et complet de tous les sentiments et conceptions concernant soi-même ou une personne particulière.
20. Identification projective :
Un mécanisme par lequel le sujet répond aux conflits émotionnels et aux stress internes ou externes en attribuant à tort à une autre personne ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables. Contrairement à la projection simple, le sujet reste conscient de ses affects ou impulsions mais les ressent comme des réactions légitimes aux attitudes de l'autre personne. Deux types d’identification projective ont été décrits, l’identification projective concordante, où les mêmes affects sont éprouvés par le sujet et par l’autre, et l’identification projective complémentaire, où les sentiments éprouvés par le sujet et par l’autre sont opposés.
21. Rêverie autistique :
Substitue une rêverie diurne excessive aux relations interpersonnelles, à une action plus efficace ou à réfléchir à la résolution du problème. La rêverie peut être pathologique par son caractère envahissant, par la nature des fantasmes qui la sous-tendent ou par l'importance du déni de la réalité, rencontrée principalement dans les personnalités limites ou psychotiques.
Niveau de l’agir
Le niveau de l’agir est constitué de défense par l’agir ou le retrait (passage à l’acte, retrait apathique, plainte associant demande d’aide et son rejet, agression passive).
22. Passage à l'acte :
Réponse aux conflits et au stress par des actions plutôt que par des réflexions ou des sentiments. Les passages à l'acte défensifs ne sont pas synonymes de « mauvais comportements », car ils sont liés à des conflits émotionnels et servent de défense contre une expérience subjective intolérable et la prise de conscience d'un conflit intrapsychique.
23. Retrait apathique :
Réponse aux conflits et au stress par un repli sur soi, une restriction des activités extérieures et un état d'indifférence affective.
24. Plainte associant demande d'aide et son rejet : Réponse aux conflits et au stress par des plaintes ou des demandes d'aide répétées qui dissimulent une agressivité cachée ou des reproches à l'égard des autres. Les plaintes ou les demandes peuvent concerner des symptômes physiques ou psychologiques ou des problèmes de la vie.
25. Agression passive :
Expression d'une agression envers les autres de façon indirecte et non combative. Une façade d'adhésion masque la résistance, le ressentiment et l'hostilité. L'agression passive peut représenter une modalité adaptative pour des sujets en position de subordonnés qui ne peuvent s'affirmer plus ouvertement par d'autres moyens.
Niveau de la dysrégulation défensive
Le niveau de la dysrégulation défensive est constitué de défenses caractérisées par l’échec de la régulation défensive provoquant une rupture marquée avec la réalité objective (projection délirante, déni psychotique, distorsion psychotique).
26. Projection délirante :
Projection avec rupture du contact avec la réalité. Elle implique le rejet à l’extérieur de parties d'objets clivés, pouvant rendre compte des hallucinations et des idées délirantes. Dans les hallucinations auditives pénibles, les voix extériorisent les menaces et les attaques des mauvais objets persécuteurs. Les idées de persécution, les plus fréquentes dans les délires, résultent de la projection. Le persécuteur du sujet est le produit de l’expulsion dans le monde extérieur des mauvais objets internes, projetés sur une personne ou sur un groupe de personnes.
27. Déni et Distorsion psychotiques :
Le déni psychotique est caractérisé par une altération majeure de l’appréciation de la réalité. Mais la méconnaissance de la réalité est rarement totale dans les psychoses. Deux attitudes coexistent, l’une tient compte de la réalité, l’autre, détache le moi de la réalité.
La distorsion psychotique entraîne, quant à elle, une déformation majeure de la réalité objective pour la rendre conforme aux désirs du sujet. Ces distorsions cognitives sont si importantes que leur fonction défensive peut être contrebalancée par leurs conséquences négatives.
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Les mécanismes de défense
Le niveau adaptatif élevé
Le niveau adaptatif élevé assure une adaptation optimale aux facteurs de stress. Les défenses habituellement impliquées autorisent la perception consciente des sentiments, des idées et de leurs conséquences. Y sont décrits l’anticipation, l’affiliation, l’affirmation de soi, l’altruisme, l’auto-observation, l’humour, la sublimation, la répression. Ce niveau inclut des mécanismes qui se rapprochent des processus de coping les plus fonctionnels.
1. Humour :
Souligner les aspects amusants ou ironiques des conflits ou des situations de stress, appliqué à soi-même plutôt qu'aux dépens des autres. Considéré par Freud comme la plus haute des réalisations de défense, l'humour transforme partiellement ou totalement le déplaisir en plaisir en transfigurant la connotation émotionnelle.
2. Sublimation :
Canaliser des sentiments ou des impulsions potentiellement inadaptés vers des comportements socialement acceptables (comme les sports de contact pour canaliser la colère). Permet de transformer le déplaisir lié à l'impossibilité de décharger la pulsion en plaisir. Cette définition est élargie par rapport à la conception freudienne classique pour inclure l'agressivité et des activités positives de la vie quotidienne.
3. Anticipation :
Répondre aux conflits émotionnels ou aux facteurs de stress en éprouvant les réactions émotionnelles par avance ou en anticipant les conséquences d'un événement futur, en envisageant des réponses ou solutions alternatives réalistes. Distincte de l'anticipation anxieuse, qui peut entraîner des réponses dysfonctionnelles comme l'évitement.
4. Répression :
Répondre aux conflits et stress en évitant délibérément de penser à des problèmes, des désirs, des sentiments ou des expériences pénibles, les écartant dans le préconscient tout en les gardant accessibles. Assimilée à un oubli réversible et fonctionnel.
5. Altruisme :
Répondre aux conflits et stresseurs en se dévouant aux besoins des autres, recevant des gratifications directes par la réponse des autres ou indirectes par procuration. L'altruisme est un mécanisme automatique qui ne peut être volontairement déployé, distinct du pseudo-altruisme qui poursuit inconsciemment un but intéressé ou résulte d'une formation réactionnelle contre l'agressivité, ou exprime un masochisme moral par le sacrifice de soi.
Niveau des inhibitions mentales et des formations de compromis
Le niveau des inhibitions mentales ou de la formation de compromis est constitué de défenses maintenant hors de la conscience idées, sentiments, souvenirs, désirs ou craintes potentiellement menaçants (déplacement, dissociation, intellectualisation, isolation de l’affect, formation réactionnelle, refoulement, annulation).
6. Refoulement :
Expulsion de pensées, sentiments ou expériences perturbantes de la conscience. L'affect associé peut rester conscient mais détaché des représentations. Le refoulé reste actif et nécessite une consommation d'énergie psychique constante.
7. Déplacement :
Transfert d'un sentiment ou d'une réaction d'un objet à un autre objet substitutif moins menaçant. Il est à l'origine de phobies et peut permettre de résoudre un conflit d'ambivalence.
8. Formation réactionnelle :
Substitution à des pensées ou des sentiments inacceptables par d'autres comportements, pensées ou sentiments diamétralement opposés. Elle renforce le refoulement par le contre-investissement d'attitudes opposées au désir refoulé.
9. Annulation :
Utilisation de mots ou de comportements visant à annuler ou à compenser symboliquement des pensées, des sentiments ou des actes jugés inacceptables.
10. Isolation :
Séparation des idées des sentiments qui leur étaient initialement associés. Le sujet perd ainsi le contact avec les sentiments associés à une idée donnée tout en restant conscient des éléments cognitifs qui l'accompagnent.
11. Dissociation :
Altération des fonctions d'intégration de la conscience, de la mémoire, de la perception de soi ou de l'environnement ou du comportement sensori-moteur. Elle permet de se détacher de la réalité interne ou externe.
12. Intellectualisation :
Réponse aux conflits et aux stress en s'adonnant à un usage excessif de pensées abstraites ou de généralisations pour contrôler ou minimiser des sentiments perturbants. Elle permet de maîtriser les affects en évitant de se confronter à son implication personnelle dans une situation conflictuelle.
Niveau de distorsion mineure de l’image
Le niveau de distorsion mineure de l’image de soi, du corps ou des autres est représenté par des mécanismes utilisés pour réguler l’estime de soi. Ce sont les défenses narcissiques : dépréciation, idéalisation, omnipotence.
13. L’idéalisation :
L’idéalisation attribue aux autres des qualités exagérément positives.
L’idéalisation névrotique observée typiquement chez les déprimés est une formation réactionnelle contre l’agressivité envers l’objet qui vise à réduire la culpabilité. Cette formation réactionnelle renforce le refoulement de l’agressivité : puisque la personne est idéale, le sujet n’a plus de raison de lui faire des reproches et de lui en vouloir. Dans l’idéalisation névrotique, l’image de l’objet reste réaliste.
L’idéalisation primitive crée, au contraire, une image irréaliste d’une personne perçue comme totalement bonne, toute-puissante, dépourvue des faiblesses et des défauts ordinaires. Les thérapeutes font souvent l’objet d’une idéalisation primitive de la part des personnalités limites ou narcissiques et des adolescents.
14. Dépréciation :
Produire des représentations injustement et exagérément inférieures de certaines personnes pour protéger l'estime de soi ou éviter les sentiments de perte en cas de séparation.
15. Omnipotence (Toute-puissance) :
Répondre aux conflits et au stress en se sentant et en agissant comme si on possédait des capacités ou des pouvoirs exceptionnels et en se percevant comme supérieur aux autres.
Niveau du désaveu
Le niveau du désaveu est constitué de défenses maintenant hors de la conscience des facteurs de stress, des impulsions, idées, affects ou des sentiments de responsabilité en les attribuant ou non à une cause extérieure (déni, projection, rationalisation).
16. Déni :
Le déni consiste à refuser de reconnaître certains aspects douloureux de la réalité externe ou de l’expérience subjective. Il peut être adaptatif dans des situations de stress intense, mais il peut également être excessif, notamment chez les personnalités limites et psychopathiques.
17. Projection :
La projection attribue à tort à un autre ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables. Cela permet au sujet d'expulser de soi et de percevoir dans un autre ce qu'il refuse de reconnaître en lui-même.
18. Rationalisation :
La rationalisation implique la justification de comportements ou de pensées inacceptables par des explications logiques. C'est un mécanisme souvent utilisé pour préserver l'image de soi et minimiser l'anxiété.
Niveau de distorsion majeure de l’image
Le niveau de distorsion majeure de l’image de soi et des autres regroupe des défenses produisant une distorsion majeure ou une confusion de l’image de soi et des autres (clivage, identification projective, rêverie autistique,).
19. Clivage :
Compartimente des états affectifs opposés en ne parvenant pas à intégrer les aspects positifs et négatifs de soi et des autres dans des images cohérentes. Il traduit la division du soi et des objets en parties entièrement bonnes ou mauvaises, et se manifeste par un renversement soudain et complet de tous les sentiments et conceptions concernant soi-même ou une personne particulière.
20. Identification projective :
Un mécanisme par lequel le sujet répond aux conflits émotionnels et aux stress internes ou externes en attribuant à tort à une autre personne ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables. Contrairement à la projection simple, le sujet reste conscient de ses affects ou impulsions mais les ressent comme des réactions légitimes aux attitudes de l'autre personne. Deux types d’identification projective ont été décrits, l’identification projective concordante, où les mêmes affects sont éprouvés par le sujet et par l’autre, et l’identification projective complémentaire, où les sentiments éprouvés par le sujet et par l’autre sont opposés.
21. Rêverie autistique :
Substitue une rêverie diurne excessive aux relations interpersonnelles, à une action plus efficace ou à réfléchir à la résolution du problème. La rêverie peut être pathologique par son caractère envahissant, par la nature des fantasmes qui la sous-tendent ou par l'importance du déni de la réalité, rencontrée principalement dans les personnalités limites ou psychotiques.
Niveau de l’agir
Le niveau de l’agir est constitué de défense par l’agir ou le retrait (passage à l’acte, retrait apathique, plainte associant demande d’aide et son rejet, agression passive).
22. Passage à l'acte :
Réponse aux conflits et au stress par des actions plutôt que par des réflexions ou des sentiments. Les passages à l'acte défensifs ne sont pas synonymes de « mauvais comportements », car ils sont liés à des conflits émotionnels et servent de défense contre une expérience subjective intolérable et la prise de conscience d'un conflit intrapsychique.
23. Retrait apathique :
Réponse aux conflits et au stress par un repli sur soi, une restriction des activités extérieures et un état d'indifférence affective.
24. Plainte associant demande d'aide et son rejet : Réponse aux conflits et au stress par des plaintes ou des demandes d'aide répétées qui dissimulent une agressivité cachée ou des reproches à l'égard des autres. Les plaintes ou les demandes peuvent concerner des symptômes physiques ou psychologiques ou des problèmes de la vie.
25. Agression passive :
Expression d'une agression envers les autres de façon indirecte et non combative. Une façade d'adhésion masque la résistance, le ressentiment et l'hostilité. L'agression passive peut représenter une modalité adaptative pour des sujets en position de subordonnés qui ne peuvent s'affirmer plus ouvertement par d'autres moyens.
Niveau de la dysrégulation défensive
Le niveau de la dysrégulation défensive est constitué de défenses caractérisées par l’échec de la régulation défensive provoquant une rupture marquée avec la réalité objective (projection délirante, déni psychotique, distorsion psychotique).
26. Projection délirante :
Projection avec rupture du contact avec la réalité. Elle implique le rejet à l’extérieur de parties d'objets clivés, pouvant rendre compte des hallucinations et des idées délirantes. Dans les hallucinations auditives pénibles, les voix extériorisent les menaces et les attaques des mauvais objets persécuteurs. Les idées de persécution, les plus fréquentes dans les délires, résultent de la projection. Le persécuteur du sujet est le produit de l’expulsion dans le monde extérieur des mauvais objets internes, projetés sur une personne ou sur un groupe de personnes.
27. Déni et Distorsion psychotiques :
Le déni psychotique est caractérisé par une altération majeure de l’appréciation de la réalité. Mais la méconnaissance de la réalité est rarement totale dans les psychoses. Deux attitudes coexistent, l’une tient compte de la réalité, l’autre, détache le moi de la réalité.
La distorsion psychotique entraîne, quant à elle, une déformation majeure de la réalité objective pour la rendre conforme aux désirs du sujet. Ces distorsions cognitives sont si importantes que leur fonction défensive peut être contrebalancée par leurs conséquences négatives.
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