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Un an après le tsunami, la générosité internationale reste c

Posté : 22 déc.05, 22:44
par medico
Un an après le tsunami, la générosité internationale reste critiquée



Un an après le tsunami en Asie, certains se demandent si la communauté internationale ne s'est pas laissé déborder par de trop grandes promesses, sous couvert de générosité, tandis que des populations souffrent toujours en silence loin des plages de l'Océan indien.L'événement

Alors que les Nations unies appellent à l'aide pour les quelque deux millions de sinistrés du séisme du Cachemire, qui doivent faire face aux rigueurs de l'hiver himalayen, une grande partie de la phénoménale aide de dix milliards de dollars récoltée après le tsunami reste inutilisée.

Sur le papier, le donateur le plus généreux est jusqu'à présent le Japon qui a débloqué la totalité des 500 millions de dollars qu'il avait promis. La moitié de cette aide est revenue aux organisations internationales, mais près des deux tiers du reste dorment encore dans des comptes en banque, en attendant que les pays victimes du tsunami trouvent une façon de l'utiliser.

Les autres pays donateurs font face aux mêmes types de problèmes, affirme Hiromitsu Muta, qui a conduit un audit de l'aide japonaise pour le compte du ministère des Affaires étrangères. "A mon avis, c'était à prévoir. Beaucoup de fonctionnaires sur place sont morts", explique-t-il, estimant qu'il aurait fallu d'abord s'occuper de reconstruire les administrations locales chargées de canaliser l'aide. Les Etats-Unis, qui avaient promis 350 millions de dollars, en avaient versé 137 millions au 22 décembre, selon des chiffres des Nations unies. L'Australie a promis 750 millions de dollars et en a versé 36 millions jusqu'à présent.

"Ce grand écart s'explique par la meilleure des raisons: beaucoup de cette aide est destinée au long terme. Il ne serait pas logique d'exiger que toute l'aide arrive dans les douze premiers mois", explique toutefois David Roodman, un universitaire américain spécialisé dans l'aide internationale.

Mais l'Australie est aussi accusée d'orienter son aide à des fins politiques. Une partie de l'argent destiné aux victimes du tsunami a ainsi atterri dans des régions d'Indonésie qui n'ont jamais été touchées par les vagues géantes, affirme Tim O'Connor, du lobby australien Aid Watch. "Ils ont utilisé le tsunami pour se faire de meilleurs amis au sein du gouvernement indonésien", accuse-t-il.

Les organisations humanitaires ont par ailleurs demandé de réorienter certaines aides au tsunami vers les "crises oubliées", comme celles de la République démocratique du Congo, du Darfour ou du Niger. L'aide débloquée après le tsunami s'est en effet avérée exceptionnelle par son montant. Lors du tremblement de terre au Cachemire, le Japon n'a ainsi envoyé que 24 millions de dollars, moins de 5% de ce qu'il avait versé il y a un an lors des raz de marée. L'Allemagne a versé 38 millions de dollars pour le Cachemire, contre 129 millions de dollars pour le tsunami, selon l'ONU.


Même si les 74.300 morts du tremblement de terre d'octobre en Inde et au Pakistan ne représentent qu'un tiers du bilan du tsunami, les Nations unies ont souligné qu'atteindre les survivants dans le cachemire montagneux est une tâche bien plus compliquée que sur les plages de l'Océan indien. "Certaines zones ont la priorité. L'Asie du sud-est est une région touristique. Il n'y a pas de touristes allemands au Cachemire", observe M. Muto. Le contraste entre l'avalanche d'argent pour le tsunami et la maigreur de l'aide pour les autres crises "illustre la façon dont l'esprit humain peut filtrer les émotions et exprimer son désir d'aider", analyse M. Roodman.

"C'est absurde que les Nations unies doivent mendier des fonds pour des événements lors desquels chaque jour compte. Nous avons besoin d'un fonds global où l'ONU pourrait immédiatement puiser et se mettre au travail lorsque survient un séisme ou un tsunami", plaide-t-il.

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