Les Arabes ont découvert la vaccination
Posté : 16 janv.06, 06:40
Les Arabes ont découvert la vaccination
Dans sa onzième Lettre Philosophique Voltaire témoigne d'un autre fait qui nous montre où est le "fanatisme" : celui de ne pas reconnaître ce que nous devons aux autres. il poursuit :
"Les Circassiens s'aperçurent que, sur mille personnes, il s'en trouvait à peine une seule qui fût attaquée deux fois d'une petite vérole bien complète…; qu'en un mot jamais on n'a véritablement cette maladie deux fois en sa vie. Ils remarquèrent encore que, quand les petites véroles sont très bénignes et que leur éruption ne trouve à percer qu'une peau délicate et fine, elles ne laissent aucune impression sur le visage. De ces observations naturelles ils conclurent que si un enfant de six mois ou d'un an avait une petite vérole bénigne, il n'en mourrait pas, il n'en serait pas marqué, et serait quitte de cette maladie pour le reste de ses jours.
Il restait donc, pour conserver la vie et la beauté de leurs enfants, de leur donner la petite vérole de bonne heure ; c'est ce que l'on fit, en insérant dans le corps d'un enfant un bouton que l'on prit de la petite vérole la plus complète et en même temps la plus favorable qu'on pût trouver. L'expérience ne pouvait pas manquer de réussir. Les Turcs, qui sont gens sensés, adoptèrent bientôt après cette coutume, et aujourd'hui il n'y a point de Pacha, dans Constantinople, qui ne donne la petite vérole à son fils et à sa fille en les faisant sevrer...
"Mme Wortley-Montaigu, une des femmes d'Angleterre qui a le plus d'esprit et le plus de force dans l'esprit, étant avec son mari en ambassade à Constantinople, s'avisa de donner sans scrupule la petite vérole à un enfant dont elle était accouchée en ce pays. Son chapelain eut beau lui dire que cette expérience n'était pas chrétienne, et ne pouvait réussir que chez des infidèles, le fils de Madame Wortley s'en trouva à merveille."
Cette noble dame anglaise, de retour dans son pays, y fit adopter le principe de cette vaccination empirique pour le plus grand bien de ses compatriotes. Voltaire ajoute :
"Sur cent personnes dans le monde, soixante au moins ont la petite vérole ; de ces soixante, vingt en meurent dans les années les plus favorables et vingt en conservent pour toujours de fâcheux restes…
"…vingt mille personnes, mortes à Paris de la petite vérole en 1723, vivraient encore... En vérité, nous sommes d'étranges gens ! Peut-être dans dix ans prendra-t-on cette méthode anglaise, si les curés et les médecins le permettent."
L'Européen Voltaire, qui n'aimait pas les peuples "remplis d'enflure asiatique" (Dix-Huitième Lettre Philosophique) eut vite fait de naturaliser anglaise une découverte circassienne, et probablement même arabe, puisqu'il écrit : "il y a quelques gens qui prétendent que les Circassiens prirent autrefois cette coutume aux Arabes". Ce qui est très vraisemblable d'ailleurs, et très conforme à. l'Histoire de la Médecine.
Dans sa onzième Lettre Philosophique Voltaire témoigne d'un autre fait qui nous montre où est le "fanatisme" : celui de ne pas reconnaître ce que nous devons aux autres. il poursuit :
"Les Circassiens s'aperçurent que, sur mille personnes, il s'en trouvait à peine une seule qui fût attaquée deux fois d'une petite vérole bien complète…; qu'en un mot jamais on n'a véritablement cette maladie deux fois en sa vie. Ils remarquèrent encore que, quand les petites véroles sont très bénignes et que leur éruption ne trouve à percer qu'une peau délicate et fine, elles ne laissent aucune impression sur le visage. De ces observations naturelles ils conclurent que si un enfant de six mois ou d'un an avait une petite vérole bénigne, il n'en mourrait pas, il n'en serait pas marqué, et serait quitte de cette maladie pour le reste de ses jours.
Il restait donc, pour conserver la vie et la beauté de leurs enfants, de leur donner la petite vérole de bonne heure ; c'est ce que l'on fit, en insérant dans le corps d'un enfant un bouton que l'on prit de la petite vérole la plus complète et en même temps la plus favorable qu'on pût trouver. L'expérience ne pouvait pas manquer de réussir. Les Turcs, qui sont gens sensés, adoptèrent bientôt après cette coutume, et aujourd'hui il n'y a point de Pacha, dans Constantinople, qui ne donne la petite vérole à son fils et à sa fille en les faisant sevrer...
"Mme Wortley-Montaigu, une des femmes d'Angleterre qui a le plus d'esprit et le plus de force dans l'esprit, étant avec son mari en ambassade à Constantinople, s'avisa de donner sans scrupule la petite vérole à un enfant dont elle était accouchée en ce pays. Son chapelain eut beau lui dire que cette expérience n'était pas chrétienne, et ne pouvait réussir que chez des infidèles, le fils de Madame Wortley s'en trouva à merveille."
Cette noble dame anglaise, de retour dans son pays, y fit adopter le principe de cette vaccination empirique pour le plus grand bien de ses compatriotes. Voltaire ajoute :
"Sur cent personnes dans le monde, soixante au moins ont la petite vérole ; de ces soixante, vingt en meurent dans les années les plus favorables et vingt en conservent pour toujours de fâcheux restes…
"…vingt mille personnes, mortes à Paris de la petite vérole en 1723, vivraient encore... En vérité, nous sommes d'étranges gens ! Peut-être dans dix ans prendra-t-on cette méthode anglaise, si les curés et les médecins le permettent."
L'Européen Voltaire, qui n'aimait pas les peuples "remplis d'enflure asiatique" (Dix-Huitième Lettre Philosophique) eut vite fait de naturaliser anglaise une découverte circassienne, et probablement même arabe, puisqu'il écrit : "il y a quelques gens qui prétendent que les Circassiens prirent autrefois cette coutume aux Arabes". Ce qui est très vraisemblable d'ailleurs, et très conforme à. l'Histoire de la Médecine.