Je présente un résumé du message de Jean, pour ceux qui trouvent trop long
L'hypothèse que veut démontrer Jean est la suivante :
Le manuscrit grec (le texte reçu) utilisé par M. Martin afin de traduire la Bible en français contient des ajouts
L'argument avancé pour démontrer son hypothèse est le suivant :
Le verset 1 Jean 5:7 de la Bible Martin contient un ajout
Voici le verset en question :
Martin
Car il y en a trois dans le Ciel qui rendent témoignage, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit; et ces trois-là ne sont qu’un.
Voici le verset selon une traduction française à partir des manuscrits grecs nommé "texte minoritaire" :
LSG 1910
Car il y en a trois qui rendent témoignage
Afin de démontrer que le verset de la Bible Martin contient un ajout :
le Père, la Parole, et le Saint-Esprit; et ces trois-là ne sont qu’un (Traditionnellement nommé le comma johanique)
Jean avance deux arguments, fort bien présenter, que l'on peut résumer ainsi :
1) Les manuscrits grecs (le texte reçu) sont
moins anciens que les manuscrits appartenant à la tradition minoritaire.
2) Nous ne trouvons aucune attestation chez les premiers chrétiens du comma johanique (version longue de 1 Jean 5:7).
Qu'en est-il vraiment ?
1 - Quels manuscrits grecs sont les meilleurs : ceux de la tradition du texte reçu ou ceux tradition minoritaire ?
La première question à se poser est d'où proviennent les textes de la tradition minoritaire ?
Du XIXe siècle ! Ils s'agit de deux (sic!) manuscrits découvert récemment.
Le premier a été découvert au pied du mont Sinaï dans un monastère (le "sinaïcus").
Le second est apparu, comme par magie, entre les mains du Vatican (le "vaticanus").
Selon les partisans de la
nouvelle critique textuelle les manuscrits découvert récemment sont plus authentique. Nous pouvons nous demander sur quel a priori scientifique ils se basent afin de faire une telle affirmation.
Il s'agit ici de la méthode dite éclectique. Car nous avons affaire à un assemblage de divers textes établis en théorie sans a priori doctrinal et provenant d'une variété de manuscrits mis sur pied d'égalité et dont la lecture correcte serait choisie par les critiques selon certaines règles dans le dessein de tenter de reconstituer le texte original (considéré comme perdu) du Nouveau Testament. Les partisans de cette approche mettent le Nouveau Testament sur le même plan que n'importe quel autre livre humain.
Ainsi, ses auteurs rejettent l'idée que l'Esprit Saint aurait pu travailler à la préservation du texte biblique original. Pour eux, l'original du Nouveau Testament est perdu à jamais !
Au contraire, les partisans du Texte Reçu croient que Dieu est l'Auteur et le Conservateur des textes bibliques. Ils croient aussi que nous pouvons avoir accès au texte biblique original préservé par la grâce divine !
Examinons l'argument en faveur du texte minoritaire avancé par Jean :
L'ancienneté du codex Vaticanus et Sinaïcus est une preuve de leur authenticité.
Réfutation
L 'ancienneté d'un manuscrit ne garantit pas nécessairement sa qualité ni son authenticité. Le Vaticanus et le Sinaiticus du IVe siècle (mais inutilisé jusqu'au XIXe siècle!) ne sont pas, par le seul fait de leur ancienneté, nécessairement de bons textes du Nouveau Testament.
C'est également le cas pour les nombreux papyrus découverts dans les sables d'Egypte au cours du XXe siècle qui, pour la plupart, sont des copies très défectueuses de passages du Nouveau Testament. Il se peut fort bien que
la préservation étonnante du Sinaiticus et du Vaticanus soit, en fait, due à ce qu'ils n 'ont jamais été utilisés dans la liturgie de l'Eglise à cause de leur caractère peu fiable .
Il existe un argument en faveur du Texte Reçu : l'argument statistique !
L'argument tiré de la probabilité statistique revient ici avec une force irréfutable. Non seulement les manuscrits connus nous présentent un texte qui jouit d'une majorité allant de 80-90%, mais les 10-20% des manuscrits restants ne représentent pas un texte concurrent unique. Les manuscrits minoritaires sont autant (sinon plus) en désaccord les uns avec les autres qu'ils le sont avec le texte majoritaire. Pour prendre un cas spécifique, dans I Timothée 3:16
"Et sans contredit, le mystère de la piété est grand, savoir, que Dieu a été manifesté en chair, justifié en Esprit, vu des Anges, prêché aux Gentils, cru au monde, et élevé dans la gloire.
1 Timothée 3:16 (version Martin)
plus de 300 manuscrits grecs lisent «Dieu» tandis que seulement 11 ont une autre lecture. Sur ces 11, deux ont une lecture particulière, deux ont une troisième lecture et les sept autres sont d 'accord pour lire «qui». Ainsi nous devons juger entre 97% et 2%, entre «Dieu» et «qui». Il est difficile d'imaginer une quelconque série de circonstances dans l'histoire de la transmission des manuscrits qui aurait pu produire un renversement aussi cataclysmique des probabilités nécessaire à l 'imposition de «qui» comme lecture correcte.»
W. Pickering, op. cit., 118-119.
Non seulement, les textes minoritaires sont en désacord avec le Texte Reçu mais ils ne s'accordent pas entre-eux. Ainsi, il est impossible de reconstruire un texte qui fasse consensus entre les spécialistes à partir de la tradition minoritaire.
Selon eux, la Parole de Dieu est perdu à jamais !
Au contraire, la tradition véritablement scientifique de l'étude des manuscrits du Nouveau Testament tient compte de la nature surnaturelle de l'objet de ses recherches. Elle croit que le Saint Esprit oeuvre afin de préserver la Parole de Dieu !
Terminons par une question.
A quoi pourrait donc servir la doctrine de l'inspiration, l'infaillibilité et l'inerrance divines de la Bible si le texte qui se trouve entre nos mains ne se trouvait pas être entièrement digne de notre foi?
2 - Est-il vrai qu'il n'existe pas de traces du comma johanique dans les textes des Pères de l'Église ?
NON !
Cyprien (vers 258) et Priscillien (vers 385) citent le comma johanique. Cela montre que le comma est attesté depuis longtemps dans la tradition de l'Église !
En terminant, devons-nous croire le résultat "pseudo-scientifique" de ceux qui renient que la Bible est Parole de Dieu ou devons-nous croire les travaux réellement scientifique de ceux qui ont la foi en Dieu et en l'Esprit Saint qui nous a transmis fidèlement cette Parole, sans erreur, jusqu'à nous ?
N'oublions pas que ceux qui n'ont pas été élus par Dieu ne peuvent découvrir la vérité par l'usage de leur raison qui est totalement pervertie par le péché. Seul la grâce divine permet de découvrir la vérité et cette grâce est accordé selon le bon plaisir de sa volonté. (Eph. 1:5)
amicalement, alfred.