Les évènements mauvais

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Nickie

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Les évènements mauvais

Ecrit le 29 janv.04, 19:48

Message par Nickie »

:shock: Salut et que Dieu vous bénisse abondamment à part de ça!

Va bien falloir, parce qu'en faisant une petite recherche, j'ai trouvé quelque chose qui parle de ce qui suit:

COMMENT DIEU PEUT-IL VOULOIR OU PERMETTRE LES ÉVÈNEMENTS MAUVAIS?

Cependant -- direz-vous peut-etre encore -- il y a péché dans toutes ces actions; comment donc Dieu peut-il les vouloir et y prendre part, Lui qui étant la Sainteté meme, ne saurait avoir rien de commun avec le péché?

En effet, Dieu n'est pas et ne peut pas etre l'auteur du péché.

Il y a deux parties au péché selon les théologiens, nous dit le bon père Jean-Baptiste Saint-Jure. La partie natuerelle, et l'autre, morale.

-- i.e. Un homme fait le mal, il commet un péché, diriez-vous. Et vous vous en plaignez. Dans son action, il y a le mouvement du bras qui vous frappe, de la langue qui vous injure, et le mouvement de la volonté (le libre arbitre) qui s'écarte de la droite raison (la raison de Dieu) et de la loi de Dieu.

Dans cet exemple cité ci-haut, plusieurs d'entre-nous saurons dire, et avec raison, que l'acte physique du bras et de la langue, comme toutes les choses naturelles, est fort bon en lui-meme, et rien ne l'empeche qu'il ne soit produit avec et par le concours de Dieu.

Ce qui est mauvais, ce à quoi que Dieu ne saurait concourir et dont il ne peut etre l'auteur, c'est l'intention déféctueuse, déréglée, qu'apporte à ce meme acte la volonté de l'homme.

i.e La démarche d'un boiteux, en tant qu'elle est un mouvement, provient à la fois, il est vrai, de l'ame et de la jambe; mais la défectuosité qui rend cette démarche vicieuse ne vient que de la jambe.

De meme, toutes les actions mauvaises doivent etre attribuées à Dieu et à l'homme, en tant qu'elles sont des actes naturels, physiques; mais elles ne peuvent etre attribuées qu'à la volonté de l'homme, en tant qu'elles sont déréglées, coupables.

Si donc l'on vous frappe ou que l'on médise de vous, ce mouvement du bras ou de la langue n'étant point un péché. Dieu peut très bien en etre et il en est effectivement l'auteur; car l'homme, non plus qu'aucune créature, n'a l'existence ni le mouvement de lui-meme, mais de Dieu, qui agit en lui et par lui: *Car c'est en Dieu, dit Paul, que nous avons la vie, le mouvement et l'etre;... (Ac17,28) *(Job12,10)car c'est lui en la main duquel est l'ame de tout ce qui vit, et l'esprit de toute chair humaine.

Quant à la malice de l'intention, elle nous vient toute de l'homme; et c'est là seulement que se trouve le péché, auquel Dieu ne prend aucune part, mais qu'il permet toutefois, pour ne pas porter atteinte au "libre arbitre".

De plus, quand Dieu concourt avec celui qui vous meurtrit ou qui vous dérobe vos avoirs, il veut sans doute vous priver de cette santé ou de ces biens, dont vous abusiez et qui eussent causé la ruine de votre ame; mais il ne veut nullement que le brutal ou le voleur vous les ravissent par un péché. Ceci n'est point le dessein de Dieu.

Un exemple pourrait rendre la chose plus sensibleÈ Un criminel, par un juste jugement, est condamné à mort. Mais le bourreau se trouve etre l'ennemi personnel de ce malheureux, et au lieu que n'exécuter la sentence du juge que par devoir, il le fait par esprit de haine et de vengeance... N'est-il pas évident que le juge ne participe pas au péché de l'exécuteur? La volonté et l'intention du juge, n'est pas que ce péché soit commis, mais bien que la justice ait son cours, et que le criminel soit chatié.

De meme, Dieu ne participe en aucune façon, à la méchanceté de cet homme qui vous frappe ou qui vous vole: elles sont fait particuliers. Dieu veut, avons-nous dit, vous corriger, vous humilier ou vous dépouiller de vos biens, pour vous affranchir du vice et vous porter à la vertu; mais ce dessein de bonté et de mésiricorde, qu'il pourrait exécuter par mille autres moyens où ne serait aucun péché, n'a rien de commun avec le péché de l'homme qui lui sert d'instrument.

Et, de fait, ce n'est pas sa mauvaise intention, son péché qui vous fait souffrir, vous humilie ou vous appauvrit; c'est la perte, la privation de votre bien-etre, de votre honneur ou de vos biens temporels. Le péché ne nuit qu'à celui qui s'en rend coupable. C'est ainsi que nous devons, en ces sortes d'événements, séparer le bon du mauvais, distinguer ce que Dieu opère par les hommes de ce que leur volonté y ajoute de son prpopre fonds.

Une dernière exemple, si vous me le permettez!

Grégoire nous propose la meme vérité sous un autre jour:

Un médecin, dit-il, ordonne une application de sangsues. Ces petites betes ne sont occupées, en tirant le sang du malade, que de s'en rassasier et de le succer, autant qu'il dépend d'elle, jusqu'à la dernière goutte. Cependant le médecin n'a d'autre intention que d'oter au malade ce qu'il a de sang vicié et, par ce moyen, de le guérir. Rien donc de commun entre la folle avidité de sangsues et le but intelligent du médecin qui les emploie. Aussi le malade les voit-il sans aucune peine. Il n'envisage nullement les sangsues comme mailfaisantes; il tache, au contraire, de surmonter la répugnace que leur laideur lui fait éprouver; et meme il protège, il favorise leur action, sachant bien qu'elles n'agissent que parce que le médecin l'a reconnu utile à sa guérison.

Or Dieu se sert des hommes, comme le médecin des sangsues...

Nickie

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Ecrit le 30 janv.04, 02:27

Message par Nickie »

:wink: Nous devons donc, nous aussi, ne pas s'arreter aux passions de ceux à qui Dieu donne pouvoir d'agir sur nous, ne pas nous mettre en peine de leurs intentions malveillantes et nous préserver de toutes aversions contre eux. Quelles que puissent etre, en effet, leurs vues particulières, eux-memes ne sont toujours à notre égard qu'un instrument de salut, dirigé par la main d'un Dieu d'une bonté, d'une sagesse et d'une puissance infinies, qui ne leur permettra d'agir sur nous qu'autant que celà nous est utile. Notre intéret devra donc nous porter à accueillir, plutot qu'à repousser leur atteintes, puisqu'elles ne sont que véritablement que les atteintes de Dieu meme. Et il en est ainsi de toute les créatures, quelles qu'elles soient ; aucune ne sauraient agir sur nous, si le pouvoir ne lui en était donné d'En-haut.

Cette doctrine a toujours été familière aux ames vraiement éclairées de Dieu. Nous en avons une exemple célèbre dans le saint homme Job. Il a perdu ses enfants et ses biens; il est tombé de la plus haute fortune à la plus profonde misère. Il a dit: Le Seigneur m'avait tout donné, le Seigneur m'a tout oté; comme il a plu au Seigneur, ainsi est-il arrivé; que le nom du Seigneur soit bénit (Jb2,21). Voyez, observe ici Augustin, Job ne dit pas: Le Seigneur me l'avait donné, et le démon me l'a oté; mais en homme éclairé, il dit: C'est le Seigneur qui m'avait donné mes enfants et mes biens et c'est Lui qui me les a otés; il est arrivé comme il a plu au Seigneur. De nos jours, un terme moderne de dire la prèsque la meme chose est: nos enfants ne nous sommes que preter!

L'exemple de Joseph n'est pas moins remarquable. C'est bien par malice et dans un but mauvais que ses frères l'avaient vendu à des marchands, et néanmoins ce patriache attribue tout à la Providence de Dieu. Il s'en explique meme à plusieurs reprises: Dieu, dit-il, m'a envoyé en Égypte avant vous pour votre salut... Dieu m'a fait venir ici pour vous conserver la vie, afin que vous ayez des vivres pour votre subsistance. Ce n'est point par votre conseil que j'ai été envoyé ici, mais par la volonté de Dieu, qui a fait de moi comme le père de Pharaon, le maitre de sa maison et le prince de toute l'Égypte (Gn45,5-8).

Mais arretons nos regards sur notre divin Sauveur, le Saint des saints, descendu du ciel pour nous instruire par ses paroles et par ses exemples. Pierre, poussé par un zèle indiscret, veut le détourner du dessein qu'il a de souffrir et empecher que les soldats ne mettent la main sur lui. Mais Jésus lui dit...: Et le calice que mon Père m'a donné, ne le boirai-je donc pas (Jn18:11)? Ainsi Il attribue les douleurs et les ignominies de sa Passion, non aux Juifs qui l'accusent, à Judas qui le trahit, à Pilate qui le condamne, aux boureaux qui le tourmentent, aux démons qui excitent tous ces malheureux, bien qu'ils soient les causes immédiates de ses souffrances; mais à Dieu, et à Dieu considéré non sous la qualité d'un juge rigoureux, mais sous celle d'une Père aimant et bien-aimé.

N'attribuons donc jamais ni aux démons ni aux hommes, mais à Dieu, comme à leur vraie source, nos pertes, nos déplaisirs, nos afflictions, nos humiliations.

Et ce qui doit vous assurer, c'est que Dieu souverènement bon procède à tout ce qu'Il fait avec la plus profonde sagesse, et pour des fins saintes et sublimes.

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