Pour commencer usons un peu de philosophie mathématisée :
A travers ce concept je veux vous amené à penser que la croyance n'est pas si absurde que ça.
Pari de Pascal
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Le Pari de Pascal est le nom donné a un passage des Pensées de Blaise Pascal où il met à plat le gain que l'on peut avoir en croyant en Dieu. Le but de son exercice est probablement de convaincre deux de ses contemporains qui prisent beaucoup le milieu du jeu, et seront plus accessibles à ce genre d'argument qu'à des considérations de théologie pure.
La démonstration de Pascal
« Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude; et votre nature a deux choses à fuir : l'erreur et la misère. Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. », Pensées, Blaise Pascal (1670)
Explication
Le pari de Pascal peut se résumer ainsi :
Dieu existe Dieu n'existe pas
Vous pariez sur l'existence de Dieu Vous allez au paradis (-a +∞) Vous retournez au néant (-a +0)
Vous pariez sur l'inexistence de Dieu Vous allez en enfer (+a -∞) Vous retournez au néant (+a +0)
Note 1 : La proposition en italique n'est pas explicitement décrite par Pascal et n'est donc qu'une interprétation.
Note 2 : +a, nombres réels finis, représente les plaisirs d'une vie libertine ou les privations d'une vie vertueuse, +∞ représente le poids d'une éternité de bonheur ou d'une éternité de malheur. Dans les écrits de Pascal a est noté ε (epsilon)
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Explication pascalienne
Il en déduit que, ne pouvant départager l'existence ou non de Dieu, ses deux hypothèses ont la même probabilité. Il en découle que croire en Dieu serait une solution statistiquement plus avantageuse.
On reconnaît un type de présentation qui sera plus tard celui de la théorie des jeux (à ceci près qu'on étudie ici une liste de cas, et non la réaction d'un adversaire qui cherche par principe à vous contrer).
Minimax
Une explication peut être faite en termes de minimax, comme pour le poker ou l'inférence bayésienne. La stratégie "minimax" consiste à MINimiser la perte MAXimale. Ici, personne ne peut démontrer si Dieu existe ou pas, et pourtant toi, ami libertin joueur de cartes, tu es embarqué, tu es obligé de parier. Le meilleur pari est celui qui minimise la perte maximale de chaque ligne, c'est à dire :
* ligne 1, vous pariez sur l'existence de Dieu, la perte maximale (-a+0) = -a
(-a = privation de plaisirs dûs à une vie vertueuse, 0 = inexistence du paradis et de l'enfer)
* ligne 2, vous pariez sur l'inexistence de Dieu, la perte maximale (+a-∞) = -∞
(+a = plaisirs terrestres dont vous avez bien profité, -∞ = une éternité de souffrance car vous allez en enfer)
Bilan : le MINIMUM des pertes (-a et -∞) est -a. Où se trouve ce -a ? sur la ligne 1, celle où tu paries sur l'existence de Dieu. Donc toi, libertin rationnel joueur de cartes, en pariant sur l'existence de Dieu tu minimises ta perte maximale, (-a car tu auras parié sur l'existence de Dieu, tu te seras privé des plaisirs terrestres), c'est ta stratégie gagnante, il n'y en a pas d'autre.
Critique du pari
En suivant le raisonnement de Hans Jonas (Le Principe responsabilité), on peut opposer à Pascal l'objection suivante : si je choisis de croire en Dieu, je dois vivre en accord avec cette croyance pour gagner la vie éternelle ; cela suppose de renoncer à la vie terrestre. Si je gagne je gagne tout, mais si je perds, c'est-à-dire si Dieu n'est pas, la différence doit se faire entre ma vie vécue et le néant de la mort. Or, entre la vie et le néant la différence est incommensurable, si bien qu'en pariant sur l'existence de Dieu, j'ai perdu quelque chose d'inestimable. Mais si je vis en athée, et que Dieu est, je perds aussi quelque chose d'inestimable, la béatitude éternelle. Dans les deux cas la perte est infinie.
A la lumière de la formalisation par le Minimax, on voit que la différence entre Hans Jonas et Pascal porte sur leur pondération du "néant" qui n'est pas valué "0" mais "-∞" (les cases pariez que Dieu n'existe pas), et Jonas dit que ce -∞ est ex aequo avec le -∞ de l'enfer (case au croisement de pariez sur l'inexistence de Dieu et Dieu existe). Dans les deux cas c'est bien le même raisonnement qui est suivi, avec des nuances de paramétrage.
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