Quelle blague ce texte cité par Simplement moi, où Doumergue apparaît comme la référence principale (pour ceux que ça intéresse, allez donc voir dans ce fil (
http://quebectech.darktech.org:8080/rel ... c&start=15), pour voir quelle crédibilité on peut accorder à Doumergue).
Dans les Evangiles, le disciple que Jésus aimait est très clairement identifié comme étant St Jean. Dans aucun des Evangiles apocryphes, il n'est fait la plus petite allusion au fait que "le disciple que Jésus aimait" pourrait être Marie-Madeleine. Ni dans aucune des sources chrétiennes des premiers siècles. Il faut donc se rendre à l'évidence : les affirmations de Doumergue sortent de son imagination fiévreuse... et de sa croyance au complot de l'Eglise pour cacher la vérité.
Amusante cette conception d'Ahasverus selon laquelle la démocratie aide à parvenir à la vérité en histoire...
Je redonne les arguments permettant, aux yeux de tous les historiens de l'art, d'établir que le personnage représenté est bien St Jean, et non Marie-Madeleine, les impressions personnelles... n'étant absolument pas un argument. Moi, par exemple, figurez-vous, j'ai l'impression que le Soleil tourne autour de la Terre. Pourtant ce n'est pas vrai. Etrange non ?
Les arguments donc :
- la Cène est une commande d'un couvent de Dominicains. Ces ardents défenseurs de la foi catholique auraient été bien distraits pour ne pas voir, à chaque repas ou réunion, que le tableau était en contradiction avec l'Evangile...
- dans plusieurs autres tableaux de la même époque, on trouve des représentations de St Jean avec des traits fins, des cheveux longs, un air languide. De fait, c'était le plus jeune des Apôtres.
- dans l'oeuvre de Léonard de Vinci, les personnages aux traits androgynes sont fréquents. Même son
St Jean le Baptiste, un personnage d'habitude représenté avec des traits durs, une pilosité voyante et une allure virile, est singulièrement alangui, poupin et glabre. (Voir
http://www.wga.hu/art/l/leonardo/04/6stjohn.jpg. Sans parler des anges. L'homosexualité supposée de Vinci rend assez plausible cette explication.
- enfin, et surtout : aucun document, de quelque siècle que ce soit, n'indique que Marie-Madeleine ait été présente lors de la Cène, alors que la présence des 12 apôtres est attestée par les quatre Evangiles canoniques et n'est pas remise en cause par les textes apocryphes.
Pour finir, certains semblent avoir besoin, pour étayer leur thèse d'une mise à l'écart des femmes par l'Eglise contrairement au message du Christ, d'inventer ce genre de bêtises. Qu'ils se rassurent, ce n'est pas la peine. L'Eglise n'a effectivement pas toujours su donner leur place aux femmes, et elle le reconnaît, tout en essayant, avec succès me semble-t-il, de leur donner plus de place aujourd'hui. Les femmes frustrées de ne pouvoir accéder au sacerdoce ne sont en effet pas légion, c'est le moins que l'on puisse dire. Elles ont un autre rôle à jouer, très important et reconnu, notamment sur le plan de l'enseignement de la foi (dans les familles comme dans les universités, où les théologiennes catholiques sont nombreuses) - rappelons que la mission essentielle de l'Eglise est de conserver le dépôt de la foi ; l'Eglise délègue donc une très grande partie de sa mission essentielle aux femmes, me semble-t-il.