Islam - Ismaël contre Isaac, juste pour faire couler le sang ?
Posté : 03 mai06, 22:00
Peut-il être juste de faire couler le sang pour instaurer un ordre utopique, de faire régner l'enfer pour accéder à un paradis hypothétique? Si une religion unique, reconnue par tous, doit un jour s'imposer, ne devrait-elle pas le faire par la simple évidence de sa vérité ? Penser qu'une religion doit s'imposer à la manière d'une idéologie politique, par l'argumentation et les démonstrations de force, n'est-il pas fondamentalement opposé à l'idéal central de la piété, fait de lumière révélée?
Ainsi, une religion qui contient des messages de violence dans ses textes sacrés essentiels et qui pratique ouvertement un ostracisme religieux concret, comme celui qui s'étale en ce moment devant la face du monde à La Mecque, peut-elle être légitime au regard de la simple piété? Un centre religieux réservé aux adeptes de sa religion n'est-il pas en soi un sacrilège?
Cela dépend peut-être du contenu du pèlerinage [ou Hajj]. Qu'en est-il ? Sa valeur commémorative est, de nos jours, purement symbolique. S'il fallait, au Moyen-Âge, des rites stricts et complexes pour préserver la connaissance, il suffit aujourd'hui pour cela de répandre l'alphabétisme et de veiller au bon entretien des livres et autres supports de données. Passons donc au message concret du pèlerinage.
Il s'agit en fait de revivre des événements bibliques relatant l'origine de l'Islam, de manière à le présenter comme la vraie religion d'Abraham. Dans la vision biblique, Dieu demande à Abraham de lui sacrifier l'un de ses deux fils, Isaac, né de Sarah, son épouse légitime, sur le Dôme du Rocher, à Jérusalem. La Bible présente l'autre fils d'Abraham, Ismaël, comme un enfant illégitime, bien qu'aîné, né d'une servante égyptienne, http://fr.wikipedia.org/wiki/Agar_(bible)">Agar. Le Coran ne mentionne pas Agar; elle n'apparaît que dans la tradition islamique, qui la considère comme la seconde épouse d'Abraham.
Selon la Genèse, le sacrifice d'Isaac est interrompu par un ange qui suggère à Abraham de sacrifier un animal à la place de son fils unique (légitime). Isaac survit et devient le père de Jacob, l'ancêtre des Juifs. Selon le Coran, le fils à sacrifier était en vérité Ismaël, le véritable héritier d'Abraham (son fils aîné) et qui devient ensuite l'ancêtre des Arabes.
La différence de version entre la Genèse et le mélange de textes coraniques et de traditions islamiques est expliqué, après coup, par les Arabes, comme le résultat d'une tromperie des Juifs, qui auraient falsifié l'histoire d'Abraham afin d'imposer leur religion, en fait illégitime. Une tromperie que les Musulmans, en apportant au monde la religion du dernier des prophètes, sont censés redresser.
Tout le sens du pèlerinage à La Mecque consiste donc à prendre le contre-pied d'une tradition religieuse antérieure, celle des Juifs, sur la base de révélations invérifiables, provenant de sources en grande partie orales.
Il s'agit de marteler dans l'esprit des fidèles musulmans la certitude que leur religion a été bafouée par les Juifs avant même qu'elle n'existe. Or, c'est là un acte d'agression caractérisé. Rusé, certes, car situé hors du domaine de l'investigation scientifique, et ainsi laissé à l'emprise exclusive de la foi, au sens de ce que l'on croit, mais indéniablement agressif.
S'il est bien sûr impossible de départager la véracité historique de ces deux visions, il est aisé d'examiner les implications psychologiques du Hajj. Cette manifestation est la principale source d'antisémitisme, au sens de haine des Juifs, de notre époque.
Que la version islamique, que rien ne soutient si ce n'est la crédulité de ses fidèles, soit correcte ou non n'y change rien. Le Hajj est une incitation, sinon à la haine, du moins à la rancœur, au ressentiment. Il pousse les Arabes (car Ismaël est censé être l'ancêtre des Arabes, pas des Musulmans) à se définir comme les victimes des ancêtres des Juifs, dont ils sont ainsi [fondés] à se venger sur leurs descendants actuels.
Bien sûr, comme dans tous les aspects relevant du sujet, tous les Musulmans ne réagiront pas de manière haineuse à cette «révélation», mais certains le feront, et tous nourriront en eux le germe, peut-être inconscient mais néanmoins présent, de la haine du Juif, de la haine de l'autre, de la haine tout court…
© A. Jean-Mairet
Ainsi, une religion qui contient des messages de violence dans ses textes sacrés essentiels et qui pratique ouvertement un ostracisme religieux concret, comme celui qui s'étale en ce moment devant la face du monde à La Mecque, peut-elle être légitime au regard de la simple piété? Un centre religieux réservé aux adeptes de sa religion n'est-il pas en soi un sacrilège?
Cela dépend peut-être du contenu du pèlerinage [ou Hajj]. Qu'en est-il ? Sa valeur commémorative est, de nos jours, purement symbolique. S'il fallait, au Moyen-Âge, des rites stricts et complexes pour préserver la connaissance, il suffit aujourd'hui pour cela de répandre l'alphabétisme et de veiller au bon entretien des livres et autres supports de données. Passons donc au message concret du pèlerinage.
Il s'agit en fait de revivre des événements bibliques relatant l'origine de l'Islam, de manière à le présenter comme la vraie religion d'Abraham. Dans la vision biblique, Dieu demande à Abraham de lui sacrifier l'un de ses deux fils, Isaac, né de Sarah, son épouse légitime, sur le Dôme du Rocher, à Jérusalem. La Bible présente l'autre fils d'Abraham, Ismaël, comme un enfant illégitime, bien qu'aîné, né d'une servante égyptienne, http://fr.wikipedia.org/wiki/Agar_(bible)">Agar. Le Coran ne mentionne pas Agar; elle n'apparaît que dans la tradition islamique, qui la considère comme la seconde épouse d'Abraham.
Selon la Genèse, le sacrifice d'Isaac est interrompu par un ange qui suggère à Abraham de sacrifier un animal à la place de son fils unique (légitime). Isaac survit et devient le père de Jacob, l'ancêtre des Juifs. Selon le Coran, le fils à sacrifier était en vérité Ismaël, le véritable héritier d'Abraham (son fils aîné) et qui devient ensuite l'ancêtre des Arabes.
La différence de version entre la Genèse et le mélange de textes coraniques et de traditions islamiques est expliqué, après coup, par les Arabes, comme le résultat d'une tromperie des Juifs, qui auraient falsifié l'histoire d'Abraham afin d'imposer leur religion, en fait illégitime. Une tromperie que les Musulmans, en apportant au monde la religion du dernier des prophètes, sont censés redresser.
Tout le sens du pèlerinage à La Mecque consiste donc à prendre le contre-pied d'une tradition religieuse antérieure, celle des Juifs, sur la base de révélations invérifiables, provenant de sources en grande partie orales.
Il s'agit de marteler dans l'esprit des fidèles musulmans la certitude que leur religion a été bafouée par les Juifs avant même qu'elle n'existe. Or, c'est là un acte d'agression caractérisé. Rusé, certes, car situé hors du domaine de l'investigation scientifique, et ainsi laissé à l'emprise exclusive de la foi, au sens de ce que l'on croit, mais indéniablement agressif.
S'il est bien sûr impossible de départager la véracité historique de ces deux visions, il est aisé d'examiner les implications psychologiques du Hajj. Cette manifestation est la principale source d'antisémitisme, au sens de haine des Juifs, de notre époque.
Que la version islamique, que rien ne soutient si ce n'est la crédulité de ses fidèles, soit correcte ou non n'y change rien. Le Hajj est une incitation, sinon à la haine, du moins à la rancœur, au ressentiment. Il pousse les Arabes (car Ismaël est censé être l'ancêtre des Arabes, pas des Musulmans) à se définir comme les victimes des ancêtres des Juifs, dont ils sont ainsi [fondés] à se venger sur leurs descendants actuels.
Bien sûr, comme dans tous les aspects relevant du sujet, tous les Musulmans ne réagiront pas de manière haineuse à cette «révélation», mais certains le feront, et tous nourriront en eux le germe, peut-être inconscient mais néanmoins présent, de la haine du Juif, de la haine de l'autre, de la haine tout court…
© A. Jean-Mairet